06/08/2013

Louis Miniac (1843-1911), capitaine au Long-Cours.


Saint-Servan, par Camille Corot.

Né à Saint-Servan en 1843, le capitaine au long-cours Louis Miniac est maître de port à Dieppe.  A l'âge de 36 ans, le 18 janvier 1879, il se marie avec Valentine Delorme, veuve Minier, de deux ans sa cadette.
Sa vie s'apparente à une bande dessinée. Vers 1863-1864, il aurait retrouvé son frère Alfred au moment où celui-ci allait succéder au trône du roi Mac o Mac o Mac. Il l'aurait rapatrié sur la vieille Europe.


Le capitaine Louis Miniac, photographié par W.Green à Berwick-on-Tweed, la ville côtière tutoyant la frontière anglaise de l'Ecosse.

Le capitaine Louis Miniac, photographié par A. Lacroix, photographe au 44, rue de Paris, au Havre (Seine-Inférieure).
 
La Croix, n° 4253, 5 mars 1897.
 
 
 
Capitaine d'armement à Dieppe, il participe aux secours lors du naufrage de l'Angers, en janvier 1899. Les quotidiens Gil Blas, Le Matin et Le Rappel évoquent cette tragédie dieppoise.
 
in Journal Gil Blas, du 4 janvier 1899.
 
Ouest-Eclair, 4 novembre 1906
Contrairement à deux de ses frères, Alfred, matelot péri en mer le 12 décembre 1879 à bord du Surabaya, et Edmond,  maître de cabotage péri  en mer le 7 décembre 1891 à bord du Georgesville, Louis est un amateur : il ne meurt pas en mer. Depuis 18911, il  repose au cimetière de Lorette, en Saint-Malo.

Son nom apparait dans Les Annales du Sauvetage Maritime en  1879 (L.Miniac, cap), 1882 (L.Miniac, cap), 1891, 1895, 1902, 1905, 1907.

Le brevet de capitaine au long cours :

"La première mention du titre de Capitaine au long cours figure dans un texte de 1786, mais le diplôme ou brevet n'existera qu'en 1825.
En effet les conditions de délivrance du brevet de capitaine au long cours ont été fixé par une ordonnance du 7 août 1825, puis un décret impérial du 26 janvier 1857. L'examen comprenait deux parties, pouvant être passées séparément : un examen d'application portant sur le gréement, la manœuvre et le cannonnage, et également un examen de théorie portant sur les mathématiques, la navigation, les instruments, les calculs nautiques, les machines à vapeur et le français. Pour se présenter à ces examens les candidats devaient avoir 24 ans et réunir 60 mois de navigation à bord de navires français.
L'enseignement  était dispensé dans les 29 écoles d'hydrographie réparties sur le littoral français. L'enseignement était gratuit et durait 10 mois, ouvert aux seuls inscrits maritimes. Ce recrutement basé uniquement sur la promotion sociale de jeunes gens, mousses, novices ou pilotins ayant une longue pratique de la navigation (7 à 8 ans) montra ses limites, car dans la seconde moitié du XIX e siècle, le nombre des candidats et admis diminua dangereusement pour la profession. (236 admis en 1850, 37 en 1890).
Une réforme fut donc introduite par le décret du 18 septembre 1893, instituant notamment un diplôme d'élève de la Marine Marchande, pouvant être obtenu sans condition d'âge et de navigation à la suite d'un examen de théorie. Les épreuves d'application intervenaient lorsque le candidat avait atteint 24 ans et 60 mois de navigation. Le brevet de Capitaine au long cours était alors délivré.
En 1893 le titre de capitaine au long cours fut remplacé par le titre de "capitaine de Marine Marchande". Mais devant les protestations des intéressés, le titre de Capitaine au long cours fut rétabli trois ans plus tard.
Les titulaires du diplôme d'élève de la Marine Marchande étaient exemptés des deux années de service militaire. Le but recherché fut atteint, les candidat affluèrent, de 1890 à 1905, le nombre de brevets délivrés passa de 37 à 220. Il apparut que l'on était allé trop loin, et que l'ouverture des écoles d'hydrographie à des jeunes ne présentant pas encore de garanties d'aptitude professionnelles présentait de sérieux inconvénients.
Les réformes de 1908 et 1913 fixèrent le nouveau cursus des Capitaines au long cours :

  • Examen théorique à l'âge de 17 ans et 3 mois de navigation,
  • Diplôme d'élève après 12 mois de navigation,
  •  Brevet de lieutenant, sans examen, lorsque sont effectués 24 mois de navigation.
  • Brevet de Capitaine au long cours, à l'âge de 24 ans et 60 mois de navigation.
  • Brevet de Capitaine au long cours "supérieur" avec accès au commandement, après le diplôme suivi de deux années de navigation.
En 1967, après un siècle et demi d'existence, le titre de "Capitaine au long cours" disparut au profit de celui de "Capitaine de première classe de la navigation maritime".

Bibliographie sur le long-cours :


  • Georges Aubin, L'émpreinte de la voile, Ed° Flammarion, 1964
  • Georges Aubin, L'amour en matelote, Ed° France-Empire, 1970
  • Georges Aubin, Un Cap-hornier autour du monde, souvenirs, Ed° France-Empire, 1975
  • Henri Ballande, Le premier Cap-Hornier, Ed° Pen-Duick & Ouest-France, 1989
  • Alfred Beaujeu, Dans les tempêtes du Cap-Horn, 1945
  • Beken of Cowes, Sailing Ships of the World, Thomas Reed Publication, 1992
  • Beken de Cowes, Les grands voiliers du monde, Ed° Albin Michel, 1995
  • Théophile Briand, Les derniers marins Cap-Horniers, Ed° F. Lamore, 1978
  • Bernard Franck, La vergue, récit des long-courriers français, Ed° Flammarion, 1936
  • Jean Furet, Au temps des Grands Voiliers, Ed° Debresse, 1958
  • Hans Jôrg Furrer, Die 4 und 5-mast-Rahsegler de Welt, Kochler, 1984
  • Serge Grafteaux, Léon Gautier, Cap-Hornier, Ed° J-P. Delarge, 1978
  • Armand Hayet, Us et Coutumes à bord des long-courriers, EMOM, 1993
  • Jacques Henry, Cap-Horn, Ed° Aux portes du Large, 1947
  • Jean-François, Henry, La dame du grand-mât, une Cap-Hornière en 1900, Ed° Yves Salmon, 1964
  • Gaston Jacquin, Le Malamok, aventure d'un gosse de 17 ans, Ed° Pen-Duick, 1979
  • Louis Lacroix, Les derniers Cap-Horniers Français, EMOM, 1982
  • Louis Lacroix, Les derniers Grands Voiliers, Edilarge, 1997
  • Yves Le Scal, La grande épopée des Cap-Horniers, Ed° L'Ancre de marine, 1992
  • Yves Le Scal, Au temps des Grands Voiliers 1850-1920, Ed° diponchelle, 1977
  • Philippe Petout, Le musée international du long cours Cap-Hornier, de Saint-Malo, in, Neptunia, n° 211, p. 62 à 66
  • Henri Picard, La fin des Cap-horniers, les dernières aventures des long-courriers français, Edita-Vilo, 1976
  • Jean Randier, Hommes et Navires au Cap-Horn, Ed° Celiv, 1990
  • Jean Randier, Grands voiliers Français 1880-1930, Ed° Celiv, 1973
  • Gunter T. Schultz, Unter Segein rund Kap Horn, Dulk, Hambourg, 1959
  • Roger Vercel, Ceux de la Galatée, Ed° Albin Michel, 1949
  • Roger Vercel, La peau du diable, Ed° Albin Michel, 1950
  • Roger Vercel, Atalante, Ed° Albin Michel, 1951"

Sources : Wikipedia.