Louis Miniac (1822-1890) fut un aventurier et chercheur d'or français.
Biographie
Né à Saint-Servan (aujourd'hui Saint-Malo) le 26 août 1822, Louis Miniac est le fils d'un tonnelier servannais, Antoine Miniac, et de Noëlle Germain. Cordonnier de marine servannais issu d'une famille de marins du Clos-Poulet, il se marie à Anne-Marie Duchesne (1825-1911), sœur aînée de l'historien et académicien français Louis Duchesne.
Par son mariage, il est le beau-frère du pionnier de l'Oregon Jean-Baptiste Duchesne. Puis, ruiné et divorcé en 1852, ce père de famille nombreuse (ses enfants se prénomment Alfred Miniac (1842-1879), Edmond (1847-1891), Louis-Marie (1845-1911), et Paul (1851-1936)) quitte la France au moment de l'Eldorado, dans l'espoir de refaire sa vie en profitant la ruée vers l'or.
Anne-Marie Miniac, née Duchesne, septuagénaire.
Cliché d'Auguste Bonnesoeur, Saint-Servan.
Par son mariage, il est le beau-frère du pionnier de l'Oregon Jean-Baptiste Duchesne. Puis, ruiné et divorcé en 1852, ce père de famille nombreuse (ses enfants se prénomment Alfred Miniac (1842-1879), Edmond (1847-1891), Louis-Marie (1845-1911), et Paul (1851-1936)) quitte la France au moment de l'Eldorado, dans l'espoir de refaire sa vie en profitant la ruée vers l'or.
Sutter, le découvreur californien.
Lorsqu'avec dix-sept autres passagers, le noble déchu Félix de La Vilatelle, un montagnard parisien démuni, quelques couples sans argent, dont celui de Philippe Formey de Saint-Louvent, il part du Havre le 30 mai 1852 à bord de la goélette dunkerquoise Indépendance capitaine Allémès, armé par Louis Victor Marziou et sous-traité par Gaspard Malo, il ne sait pas qu'il passera le reste de sa vie en Amérique.
Ce voyage est un départ de la trop fameuse Loterie des lingots d'or qui envoie gratuitement en Californie nombre de Servannais et de Havrais, outre la masse des indigents et révolutionnaires parisiens.
Le "lingot" Miniac manque de sombrer sur un récif, fait escale à Rio en juillet, passe le cap Horn dans une tempête, perdant un des matelots, puis arrive affamé en Californie, se nourrissant de requin.
Après un périple épique de 175 jours relaté par une autre aventurière, la mystérieuse Fanny Loviot, dans un des rarissimes et controversés récits de ces traversées au long-cours vers l'Amérique, il atteint San Francisco le 20 novembre 1852 comme 14 autres passagers de la goélette, débutant son initiale vie de chercheur d'or.
Le "lingot" Miniac manque de sombrer sur un récif, fait escale à Rio en juillet, passe le cap Horn dans une tempête, perdant un des matelots, puis arrive affamé en Californie, se nourrissant de requin.
Après un périple épique de 175 jours relaté par une autre aventurière, la mystérieuse Fanny Loviot, dans un des rarissimes et controversés récits de ces traversées au long-cours vers l'Amérique, il atteint San Francisco le 20 novembre 1852 comme 14 autres passagers de la goélette, débutant son initiale vie de chercheur d'or.
Tanneur en 1873, il réside Serpentine Avenue, dans le quartier de Mission District à San Francisco.
Il vote en 1878 à San Francisco et en 1886 à Alameda, face à San Francisco, dans la baie éponyme.
En 1882, il donne son accord au mariage bazougeais de son fils Paul Miniac, négociant en tissus établi place Bouvet à Saint-Malo, avec Marie Desmonts (1854-1934).
Celui qui ne reviendra jamais en France meurt le 16 mars 1890 à San Leandro, dans la baie de San Francisco, après une vie d'aventures pendant près de quarante ans en Californie, l'ayant mené des mines d'or aux tanneries françaises de San Leandro.
Anne-Marie, son épouse, meurt le 24 janvier 1911. Son décès fait la Une du Figaro du 25 janvier 1911:
Alameda, Californie, 1908.
Alameda, toujours.
En 1882, il donne son accord au mariage bazougeais de son fils Paul Miniac, négociant en tissus établi place Bouvet à Saint-Malo, avec Marie Desmonts (1854-1934).
San Leandro, Californie.
Celui qui ne reviendra jamais en France meurt le 16 mars 1890 à San Leandro, dans la baie de San Francisco, après une vie d'aventures pendant près de quarante ans en Californie, l'ayant mené des mines d'or aux tanneries françaises de San Leandro.
Anne-Marie, son épouse, meurt le 24 janvier 1911. Son décès fait la Une du Figaro du 25 janvier 1911:
La famille Miniac vers 1892-1893 ( la petite dernière, Anne, n'est pas présente, née en 1895 ). Autour de Paul Miniac et de son épouse Marie Desmonts, leur cinq enfants ( de gauche à droite : Paul née en 1883, Marie née en 1889, Edmond né en 1884, Louis né en 1887 et Alexandre né en 1885) et leur mère rescpetive, à gauche Anne-Marie Duchesne (1825-1911) et à droite Alexandrine Desmonts née Ory (1821-1897).
(Cliquer pour agrandir la photographie.)
À son retour en France, précisément à Marseille le 26 décembre 1854, Fanny Loviot devient l'auteur d'un livre unique, paru en 1858 chez Emile Allard, imprimeur-éditeur parisien établi rue d'Enghien, dans le quartier de la Porte-Saint-Denis.
Puis sa vie se perd dans un total anonymat. Succès du livre, ce récit fut rapidement traduit en plusieurs langues européennes, danois dès 1859, suédois, anglais, en tant que rarissime témoignage de l'émigration européenne vers l'Eldorado. Même si ses omissions et approximations sont nombreuses et constantes, ses affirmations en contradiction totale avec d'autres sources maritimes, le récit impressionniste de Fanny Loviot, loin de la réalité des faits établis par d'autres sources d'archive, demeure un témoignage sur un épisode majeur de la vie de Louis Miniac, tout comme la fantaisiste et avortée BD, Pour tout l'or du monde (Quadrants, 2011), d'Alain Grand et Régis Hautière.
Puis sa vie se perd dans un total anonymat. Succès du livre, ce récit fut rapidement traduit en plusieurs langues européennes, danois dès 1859, suédois, anglais, en tant que rarissime témoignage de l'émigration européenne vers l'Eldorado. Même si ses omissions et approximations sont nombreuses et constantes, ses affirmations en contradiction totale avec d'autres sources maritimes, le récit impressionniste de Fanny Loviot, loin de la réalité des faits établis par d'autres sources d'archive, demeure un témoignage sur un épisode majeur de la vie de Louis Miniac, tout comme la fantaisiste et avortée BD, Pour tout l'or du monde (Quadrants, 2011), d'Alain Grand et Régis Hautière.
Jean-Paul Bouchon consacre un chapitre de l'Exotisme au féminin à ce périple transatlantique, de même que Françoise Lapeyre dans Le roman des voyageuses françaises. Cette dernière accumule les légèretés historiques en s'inspirant du seul récit de Fanny Loviot, la créditant notamment d'une sœur avec laquelle elle aurait voyagé sur L'indépendance. L'excellent Gilles Lapouge, préfacier d'une réédition des Pirates chinois chez André Versaille éditeur en 2010, précisant " je pense que tout ce qu'elle dit est exact" est exemplaire dans la méconnaissance de ce périple.
La vie de Louis Miniac est relatée dans trois ouvrages, dont Les Mystères de la Manche (paru chez de Borée, en 2009) qui, fruit de recherches en archives, rétablit la vérité factuelle sur le voyage relaté avec fantaisie par Fanny Loviot.
L'écrivain Jean-François Miniac est l'arrière-arrière-petit-fils de Louis Miniac.
Sources
- Alexandre Dumas fils, Histoire de la loterie, 1851.
- Karl Marx, Le 18 brumaire de Louis-Napoléon Bonaparte, 1852.
- Daily Alta California, n° 331, premier décembre 1852.
- Alphonse Karr, Les femmes, 1854.
- Charles de Saint-Amant, Voyages en Californie et dans l'Oregon, L. Maison éditeur, Paris, 1854.
- Fanny Loviot, Les Pirates chinois, ma captivité dans les mers de Chine, Allard, Paris, 1858.
- City directories for San Francisco, California, 1873.
- Le Monde Inconnu, n°2, 9 octobre 1881.
- Revue des Deux Mondes, 1896.
- Léon Lemonnier, La Ruée vers l'or, Gallimard, 1944.
- Abraham Phinéas Nasatir, French activities in California, Stanford University Press, California, 1945.
- Marie-Antoinette Ménier, Exposition de Centenaire de la Nouvelle-Calédonie au Musée de la France d'Outre-Mer, décembre 1953-février 1954, in Journal de la Société des océanistes.
- La loterie des lingots d'or, Liaisons, BIPP n° 182, 1971.
- Claude Fohlen et Madeleine Bourset, L'émigration française, La Sorbonne, 1985.
- André Barilari, La loterie des lingots d'or, Plon, 1989.
- Claude Fohlen, Perspective française sur l'émigration française aux Etats-Unis, 1990.
- Del Wilcox, Voyagers to California, Sea Rock Press, 1991.
- Paula Mitchell Marks, Precious Dust: The Saga of the Western Gold Rushes, 1998.
- Les Carnets de l'exotisme - L'exotisme au féminin, un chapitre écrit par Jean-Paul Bouchon : "Fanny Loviot chercheuse d'or au Far West", 2000.
- Paul Malet, Les voiles de la misère, Cheminements, 2000.
- Guy Fargette, Emile et Isaac Pereire, 2001.
- Les Havrais et la mer, éditions PTC.
- Robert Sinsoilliez, L'Expédition des Normands en Nouvelle-Zélande, Corlet, 2005.
- Olivier Le Dour et Le Clech Grégoire, Les Bretons et la Ruée vers l'or de Californie, Les portes du large, 2006.
- Françoise Lapeyre, Le roman des voyageuses françaises, chapitre La captive des mers de Chine, Payot, août 2007.
- Jean-François Miniac, Les mystères de la Manche, chapitre sur le récit du voyage de l'Indépendance, de Borée, 2009.
- Lettres reçues d'Océanie, Khartala, 2009.
- Recherches en Californie de l'universitaire française Annick Foucrier.
- Muriel Bordogna, Les cahiers anecdotiques de la Banque de France, n°41.